Yasmine Hammamet

Écrit par Brahim Azzabi

Journal le Renouveau15-08-2008

Exposition internationale de photographies
L’art de l’image
La session précédente ainsi que cette session 2008 ont vu une réussite de la manifestation consacrée à la photographie artistique et ce, grâce à Zouheir Ben Amor, universitaire et photographe professionnel qui a rassemblé un grand nombre de photogaphes jeunes et moins jeunes, tunisiens et étrangers.
Des visions diverses,des techniques variées
Un vrai panorama de la photo en Tunisie, un art qui, avec l’apparition du numéique, a permis à beaucoup d’amateurs de s’essayer dans l’art de l’image; mais faut-il rappeler que les nouvelles techniques, aussi sophistiquées soient-elles ne peuvent pas faire de n’importe qui un artiste, l’œil du photographe est et reste essentiel, ainsi que la charge émotionnelle intérieure: Max Ernst, l’artiste peintre allemand surréaliste, dans une citation très significative pour mettre de l’ordre après que l’usage de la technique du collage s’est répandu dans le bon et le mauvais sens, dit: «Si les plumes font le plumage, la colle ne fait pas le collage»; ainsi on peut remarquer aujourd’hui chez nous un bon nombre d’intrus dans ce domaine, qui produisent des photos sans aucun sens, ni structure, ni composition, d’autres, à l’origine peintres, se sont transformés en photographes, oubliant que la photographie demande de l’imagination, des idées, en plus de techniques.
En parcourant l’exposition, on est attiré par un bon nombre d’œuvres. Celle de Khaled Ben Mansour évoque par ses éléments la musique populaire occidentale: au premier plan une guitare appuyée sur des baffles, au 2ème le musicien étendu sur un banc, à ses pieds une autre guitare et au fond une porte ou une ouverture vers l’extérieur, une belle atmosphère nocturne, grâce à une lumière bien répartie, de petits accessoires qui animent et donnent une dimension plastique à l’ensemble.
La composition est certes classique, mais reposante par la rigueur et les couleurs.
Demesey Jean Luc dans un jeu de plans des plus simples, mais très évocateur et expressif, montre le détail d’un personnage dont seulement la main est mise en valeur par son attitude, relachée, deux plans distincts à droite, où repose au milieu un soulier de femme à long talon avec un graphisme blanc sur noir qui équilibre la composition, très astucieux.
Chafik Gaïes, qui affirme son talent après son exposition personnelle, joue avec le net et le flou, ainsi que Hatem Filali, dont le détail net du personnage du premier plan est repris comme reflet, dans une échelle de valeurs bien étudiée!
Jallageas Patrick, dans une composition surréalisante, nous offre une atmosphère mystérieuse, métaphysique, un élément d’architecture symétrique avec deux piliers de chaque côté, un jeu de gris très subtil qu’écrase le bleu du ciel.
Anis Mili joue avec le flou et le net avec beaucoup de virtuosité dans une composition de barques quant; à Zouheir Ben Amor, il essaye d’aborder d’autres chemins en réalisant un grand panneau où il emploie comme module la petit photo d’identité: c’est une structure modulaire dont le module est de la même dimension, les valeurs ou nuances créent le jeu de lumière escompté.
L’œuvre qui retient l’attention par la qualité de la matière est celle de Rania Werda qui axe ses recherches sur le verre en tant que matière transparente, et les verres d’eau remplis ou vides, leurs effets, une gamme de couleurs brune exquise, un graphique abstrait très attrayant, et des tâches roses tyriennes comme pour sortir la composition du classique ou de l’aspect publicitaire ou industriel et l’élever à l’art tout court.
Ilyès Zaâgouri crée une atmosphère nuagiste dans son œuvre: «Phare» dont la partie supérieure surgit à travers un nuage de fumée blanche.
Exposent également Wième Jradi, Guilband Jean François, Lotfi Ghariani, Hatem Filali Chehin Dhahek, Patrick Chalbi, Carta Vito, Nidhal Chaïbi, Boveron Anne-Laure, cette dernière présente une œuvre intéressante en noir et blanc, une forme horizontale squelettique avec une lumière créant une vibration Citons aussi Badri Amel, Yasser Belhadj, Bariun Talel, Laurent François et Anne Karthous, sans oublier Mounir Mabkhout et Slim Zahra.

Yasmine, le bilan

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